PK zéro : le bout du canal
Départ de Port sud en début d'après-midi hier pour la dernière ligne droite... une journée atypique. Atypique car déjà nous étions nombreux à bord (très heureuse d'avoir partagé ce moment en famille), atypique parce que le canal était jaune (à cause du pollen sur la surface de l'eau), le bruit de la ville, les grands immeubles, des écluses complètement différentes de celles que nous avions passées jusque là...
Moi qui suit une grande fan des ponts-canaux, le plus impressionnant sera celui qui, au niveau de Rangueil, passe sur l'autoroute :
Passer sous des ponts bas, parallèles aux véhicules :
Arriver enfin au centre ville et voir apparaître les immeubles :
Passer les écluses et se rapprocher du point zéro.
Les écluses toulousaines sont... surprenantes (surtout quand son guide fluvial n'est pas à jour), moches et inhumaines. Je m'explique :
Nous pensions passer une double, une ancienne écluse ouverte, une double, puis une simple automatique (avec la technique que nous commençons maintenant) et la présence d'un éclusier sur les écluses multiples. Il n'en est rien... On a commencé par se faire surprendre par une perche ; du jamais vu jusque là, et ayant compris par la suite que l'ensemble fonctionnait par des capteurs ou de la surveillance vidéo, on se demande si elle sert toujours à quelque chose, d'autant qu'elle semblait bien courte par rapport à ce que nous avions vu sur les diapositives au fluvial !
La première écluse double de Bayard - face à la gare de Matabiau - a été remplacée par une simple, automatique, mais sans tableau de commande. Seulement le bouton rouge en cas d'urgence. Nous avons été surpris car les bollards sont très éloignés et nos amarres ne suffisaient pas pour nous amarrer correctement ; nous avons allongé notre amarre avant... et ce avant de savoir que notre chute allait être de plus de 6 mètres. Il faut dire que les bollards flottants et les tiges sont trop espacés pour pouvoir en profiter avec un petit bateau : nous comprenons pour la suite qu'on utilisera une tige et un bollard fixe. Record battu sur cette écluse (la plus profonde était jusque là une de celles de Béziers avec 6,20m de dénivelé).
Les deux écluses des Minimes sont également remplacées par une écluse simple et automatique.
Sur cette zone d'écluses, aucune présence humaine (juste au travers d'un haut-parleur où une voix féminine et métalique nous a crié sur notre initiave d'utiliser l'échelle pour nous amarrer ! même pas bonjour ! pfff...). Les écluses sont rectangulaires, moches, les parois cimentées cachent les jolies pierres que nous connaissons, et sans effet... car le remplissage se fait pas le bas et nous n'avons même pas le plaisir de voir la cascade d'eau de l'éclusage... Sans compter l'odeur persistance d'urine et l'état des escaliers qu'il faut emprunter sur le retour, en remontant.
Ça c'est fait... petite parenthèse négative - si vous passez par là, vous savez maintenant à quoi vous attendre - cependant insignifiante face à l'exitation d'avoir atteint le point kilométrique zéro.
En approche :
La dernière arche... Tadam !
On y est !!! Le PK 0 ! Une vraie fin... on ne peut pas aller plus loin...
On fait demi tour :
Et voilà... à gauche on va vers l'océan : derrière la porte se trouve le canal latéral de la Garonne. À droite on vient du canal de Brienne, pour repartir au centre sur le canal du midi : les Ponts Jumeaux (le troisième est une "pièce rapportée") avec, au centre, le bas-relief de Lucas :
Il s'agirait d'une allégorie : tout à gauche se trouve le canal représenté par un homme barbu, à sa droite deux jeunes génies, équipés de pioches, construisent une écluse. Au centre, la province de Languedoc tient le gouvernail d'une barque frappée aux armes du Languedoc. Par un geste de commandement, elle ordonne au canal de recevoir les eaux de la Garonne, l'autre personnage féminin de cette fresque. Celle-ci, tenant une corne d'abondance, encourage un génie laboureur à stimuler ses bœufs pour tracer un sillon. En arrière plan on distingue une voile de bateau et les toits de Toulouse.
Nous empruntons l'arche du centre, sommes désormais montants, et rejoignons le port Fluvial (entre les PK 5 et PK 6) pour y rester quelques jours et profiter de la ville rose.
On est à Toulouse... avec Malho !!!